Le placement en EMS

Partie 1 Aubaine ou disgrâce ?

Lorsqu’on emprunte le chemin de la vieillesse, on constate qu’il est parsemé de différents défis à intégrer, notamment la fragilité de la santé, la perte d’une certaine autonomie physique et la prise de conscience que la jeunesse éternelle est une illusion.

La sagesse et la prudence voudraient que, bien avant la retraite, on adopte une bonne hygiène de vie afin d’anticiper les bouleversements éventuels qu’occasionnerait la maladie. Car, lorsque la santé décline en raison de maladies graves ou chroniques, de handicaps, de chutes malheureuses, de troubles cognitifs, de la maladie d’Alzheimer, etc., le placement en institution s’avère indispensable.

Les établissements médicaux-sociaux (EMS) veillent non seulement au bien-être des personnes du troisième et quatrième âge dans un nouveau lieu de vie adapté, mais déchargent aussi les proches aidants. Ces derniers prodiguent des soins essentiels à leurs proches et ils sont ainsi un incontestable pilier de la santé publique suisse. À force de vouer leur temps et leur attention à leurs chers, ils mettent leur propre vie entre parenthèses. L’épuisement guette et ils risquent de tomber malades à leur tour. Ainsi, l’EMS soulage les proches aidants en cas de besoin de répit.

RIO, la porte d’entrée pour un nouveau lieu de vie

Lorsque la personne âgée de plus de 65 ans ne peut plus résider à son domicile, la porte d’entrée du placement en institution est le RIO. La famille ou la personne âgée s’approche du Réseau d’Information et d’Orientation de la personne âgée (RIO) qui établit les liens entre tous les acteurs jurassiens. Cet interlocuteur informe sur les prestations offertes, conseille et oriente l’ainé vers celle qui est la plus adaptée. Il centralise les informations dans un dossier du patient informatisé (pour le suivi entre tous les intervenants) et accompagne les résidents et les proches tout au long du processus.

L’entrée en l’EMS, laisser le temps au temps

Le temps est le meilleur allié pour s’apprêter mentalement à délaisser l’environnement familier et consentir à une future prise en charge dans un EMS. Dans le meilleur des cas, la personne âgée poursuit sereinement son existence dans ce nouvel environnement protégé.

Mais, lorsque cette introspection est omise en amont et que le placement en institution devient inévitable, les proches et le corps médical sont contraints de prendre une décision précipitamment. Dans ce cas, le nouvel hôte devra se détourner promptement de ses anciens repères et s’adapter progressivement aux nouveaux. Il faut laisser le temps au temps, car le stress peut fragiliser le senior et la capacité de tirer un trait sur son passé est primordiale pour repartir du bon pied.

Le résident doit pouvoir exprimer ses émotions (colère, tristesse, larmes, souffrance, sentiment de culpabilité). C’est une vraie fracture de vie à laquelle il faudra inévitablement souscrire. Les uns et les autres doivent s’armer de patience, être indulgents, bienveillants. Les proches et les soignants ont un devoir de retenue et de respect pour préserver les aînés. Il faut compter de 4 à 6 semaines pour s’acclimater et s’autoriser à écrire un nouveau chapitre de vie.

Le placement en EMS en chiffre

La capacité d’hébergement de la Promenade est de 104 résidents, encadrés par 110 EPT (animation, soins et intendance). Un hébergement en EMS entraine une dépense considérable. Les tarifs varient selon les cantons. La part des coûts, à la charge d’un résident, d’une journée dans une institution

jurassienne équivaut à 168.60 francs (prestations hôtellerie, repas, blanchisserie et accompagnement), et à une participation aux soins de base de 23 francs. À cela, s’ajoutent la part cantonale jurassienne et l’assurance-maladie de base.

Ce n’est pas à la portée de toutes les bourses. La personne âgée doit s’acquitter elle-même de ses factures à l’aide de ses revenus, ensuite elle doit puiser dans sa fortune et, dans certaines conditions, celles de ses enfants (s’ils ont reçu des donations de leurs parents). Toutefois, dans bien des situations, les résidents doivent être au bénéfice des prestations complémentaires.

Bien qu’il fasse partie des plus chers du monde, le système de santé suisse donne accès à des soins médicaux de haute qualité. La Suisse peut se féliciter de disposer d’un excellent réseau d’EMS. On estime que sur 1000 personnes de plus de 65 ans, un peu plus de 15 d’entre elles vivent en EMS (1,5%) ; en très grande majorité, il s’agit de personnes de plus de 80 ans.

Avenir des EMS

Grâce à une meilleure hygiène de vie, aux progrès de la médecine et à une volonté politique de favoriser le maintien à domicile des aînés (par la mise en place de structures d’accompagnement médico-sociales), les résidents en EMS vivent leur grand âge plutôt à la maison, en plus ou moins bonne santé, sans être accueillis en EMS. Mais avec le vieillissement de la population, les besoins en soins de longue durée vont fortement augmenter et la planification médico-sociale cantonale est en réflexion. Le politique aura à se pencher sérieusement sur ce thème sociétal afin de pallier les besoins croissants qui s’annoncent et créer plus de structures de soins.

Il n’en reste qu’en prévoyant sa vieillesse, on peut éviter de subir les contraintes de la maladie. Et c’est dans ce cas de figure que l’univers des EMS peut accompagner au mieux nos vies et devenir un véritable refuge pour s’acheminer paisiblement vers l’ultime rendez-vous de l’existence.

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Pimprenelle
mai 2023

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