L’art de la coiffure de père en fils

Francis Flückiger, 3e génération à exercer le métier de coiffeur dans la famille

La coiffure semble être inscrite dans les gènes de la famille Flückiger, dont les membres perpétuent la tradition depuis 5 générations (Ernest, César, Francis ainsi que son épouse Liliane, Romain et Luc). Depuis 1922, le salon de coiffure est, pour ainsi dire, une sentinelle de la Vieille Ville, qui pourrait témoigner de l’évolution séculaire de ce lieu de vie. Eh oui, le centième anniversaire se profile à l’horizon 2022 !

La rue de la Préfecture a vu naître Francis Flückiger. Il y a grandi et développé ses talents de coiffeur. Il a dédié toute sa carrière à sa vocation. Non seulement il a brillé sur les scènes de nombreux défilés, mais il a été un des promoteurs des shows de coiffures au Club 138 de Courrendlin et au Comptoir delémontain. En plus, dans les années 70 et durant une dizaine d’années, il a participé à des concours nationaux. Il a assuré la présidence des maîtres-coiffeurs du Jura durant 25 ans et la vice-présidence suisse durant 12 ans. Au niveau de la formation, il a endossé le rôle de président aux examens. Quel bel exemple de passion, quand elle vous séduit et vous emmène tourbillonner à l’infini !

Francis a également été un homme fort engagé au niveau associatif : pendant 20 ans, il a présidé le Groupement des commerçants de la Vieille Ville afin de défendre les commerces et promouvoir l’animation de la Vieille Ville ; dans le domaine musical, durant 60 ans, il a joué de la trompette et du baryton au sein de la fanfare de Delémont.

La coiffure, un défi entre compétences métier et relationnelles

La coiffure est un métier artistique, orienté vers les autres. En premier lieu, il requiert de la résistance physique, car il faut rester debout toute la journée. En second, il faut être doté d’une habileté manuelle, presque innée, suivre une formation pour maîtriser la technique de la coupe des cheveux et savoir régler tous les problèmes capillaires. Le métier requiert également des compétences de vendeur pour promouvoir les produits auprès de sa clientèle, et de management, pour la conduite du personnel.

Pour être à même de proposer de nouvelles coupes et conseiller les couleurs, il est essentiel de s’intéresser, suivre le rythme et l’évolution de la mode. Dès lors, on jongle entre l’esprit de créativité professionnel et les dernières tendances afin de mettre en lumière le visage et la personnalité de chaque client.

Pour finir, la courtoisie, l’empathie et l’accueil de tout genre de confidences sont de rigueur. Car, au fil du temps, une relation privilégiée se tisse, marquée par une écoute bienveillante, et dont les révélations des clients doivent être impérativement scellées par le secret professionnel.

Concurrence des Barber-shops et reprise après pandémie

Le succès de la barbe de ces dernières années génère une concurrence non négligeable pour les coiffeurs traditionnels. La clientèle masculine, à l’inverse de la clientèle féminine, a augmenté sa fréquentation des coiffeurs-barbiers et s’offre plus souvent une coupe de cheveux. Selon Francis, la barbe est un effet de mode, de même que 30 ans en arrière. Toutefois, il estime que celle-ci ne détourne pas sa propre clientèle, alors il s’en accommode.

En ce qui concerne la période de semi-confinement dû à la pandémie, six semaines d’arrêt ont affaibli le commerce en général, qui en plus, a dû adopter le port du masque et mettre en place les mesures de recommandations de l’OFSP en matière d’hygiène et de distance. À la reprise, durant deux semaines, les coiffeurs ont travaillé d’arrache-pied. Finalement, la clientèle est revenue à ses anciennes habitudes et la fréquentation est approximativement revenue à la normale.

Néanmoins, certaines dames ont décidé de suivre la tendance en vogue en renonçant à la teinture et en adoptant la chevelure poivre et sel naturelle. Pourquoi ne pas assumer les cheveux gris, si on les porte bien ? Après tout, dit Francis, l’essentiel est de soigner harmonieusement l’apparence que l’on renvoie aux autres et tant pis pour le manque à gagner de son tiroir-caisse.

L’avenir est une page blanche à écrire, mais assurément entre boulot et apéro

Francis est retraité depuis quelques années déjà. Selon lui, le secteur de la coiffure a encore un bel avenir devant lui. À 76 ans, il travaille à 100 % et n’a aucune intention de mettre un point final à son activité, sauf si la santé décide de lui faire faux bond. Ainsi, l’avenir est une page blanche à écrire.

Pour rien au monde, il ne renoncerait aux belles interactions sociales issues de son salon et des bistrots environnants de la Vieille Ville. Il espère que cette dernière, qu’il chérit tant, saura se relever de cette crise et se révéler plus forte que jamais.

Pimprenelle
juillet 2020

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