Prendre soin de soi
passe aussi par les plaisirs de la table

Des thermopolia aux restaurants

Quelques siècles av. J.-C, il y avait le thermopolium, l’ancêtre du fast-food moderne. C’était une petite boutique très fréquentée, avec un comptoir en forme de L, qui s’ouvrait sur la voie publique afin de servir aux consommateurs de la nourriture et des boissons chaudes.

Au Moyen Âge, souvent au bord des routes comme au pied ou au sommet des cols, il y avait les tavernes, auberges et hôtels qui offraient abri et nourriture aux voyageurs ainsi qu’aux animaux utilisés pour le transport. À l’intérieur des remparts, mais également hors des murs, les villes possédaient également des hôtels, si bien que tout un chacun qui se déplaçait, motivé par l’administration, le commerce, les pèlerinages religieux et parfois les loisirs, puisse trouver un établissement pour se reposer et se sustenter.

Dès le 18e siècle, les restaurants (l’étymologie de ce mot renvoie à un bouillon de viande revigorant, consommé pour restaurer les forces) ouvrent et deviennent peu à peu les lieux de convivialité que nous connaissons aujourd’hui.

On s’aperçoit ainsi que ces lieux, favorisant les rencontres, le partage de paroles ainsi que la détente, existent depuis fort longtemps.

Les cafés et hôtels de Delémont

En Vieille Ville de Delémont, on trouvait plusieurs restaurants et hostelleries. Parmi les plus anciens, Alain Cortat cite L’Ange (1672), le Sauvage (1699), Les Trois Rois (1706), La Cigogne (1725), L’Aigle (1726), le Bœuf (1728) ; presque tous ont disparu à l’exception de la Cigogne et du Bœuf (sources « Des usines dans les vallées » d’A. Cortat). La création des chemins de fer dans la cité vadaise s’est accompagnée de la construction d’une infrastructure hôtelière : l’Hôtel de la gare « Terminus », l’Hôtel Victoria et celui du Midi, Le Café Suisse et l’Hôtel Delémont devenu plus tard le bar Le Dlem. En 1906, il y a au total 42 cafés à Delémont. Aujourd’hui, la ville recense une dizaine d’hôtels ainsi que quelque 41 bars et 43 restaurants.

Quand le coronavirus s’invite à table

À la suite de l’arrivée du coronavirus, les restaurants ont dû affronter d’abord la fermeture. Ensuite, la réouverture, avec de fâcheux paramètres, tels que l’anxiété de la clientèle et l’application de mesures de distanciation et de limitation de capacité. Durant la pandémie, les restaurateurs ont continué leur activité en proposant un service de vente à l’emporter tout en sachant que leur chiffre d’affaires serait amplement impacté.

Quel avenir est donc réservé à ces établissements assumant un rôle important de cohésion sociale ? Ils auront intérêt à se réinventer pour résister. Et si une deuxième vague arrive, a-t-on déjà une solution clef en main ? L’avenir est incertain.

Même si les contraintes font grimacer les clients, en raison des éventuelles vitres en plexiglas et la remise de ses propres données à l’entrée, il est nécessaire aujourd’hui de soutenir tout le réseau en retournant au restaurant.

Cure de jouvence pour le Café d’Espagne

Parce que la beauté ne saurait attendre le départ de l’envahisseur cité ci-dessus, le café d’Espagne s’offre une cure de jeunesse. Un bref historique de ce bâtiment raconte qu’à la fin du 19e siècle, Juan Pedro Narcisso Bassegoda, un Catalan naturalisé suisse, reprend l’Ancien Sauvage et le nomme café d’Espagne. Il y fait un important commerce de vins et liqueurs en gros et en détail, comme son frère à La Chaux-de-Fonds. Il fait réaliser des enseignes murales sur les façades visibles de l’établissement. Sur la face ouest, on peut admirer une belle Espagnole, qui depuis 1900, s’est bien défraichie. Grâce à la restauratrice d’art, Amalita Bruthus, les décors retrouveront dès mi-octobre leur charmant éclat d’autrefois ; hormis le portrait de la belle femme hispanique, qui patientera le retour du printemps. D’ailleurs, lors des journées du Patrimoine culturel du mois de septembre, des visites commentées du chantier ont été dédiées à ce café emblématique de la Vieille Ville.

Prendre soin de soi
passe aussi par les plaisirs de la table

Cette crise sanitaire a chamboulé nos vies, changé nos habitudes de consommation et nous incite à réapprendre à vivre en société. Préserver notre bonne santé et nos libertés individuelles fait appel obligatoirement à un respect des règles sanitaires, d’hygiène et de distanciation. Autant pour protéger les clients que les employés.

Voilà pourquoi, si tout le monde joue le jeu, on peut continuer à vivre de belles expériences culinaires tout en contribuant à faire vivre les restaurants. Prendre soin de soi passe aussi par les plaisirs de la table, n’est-ce pas ?

Pimprenelle
septembre 2020

Éditeur

Nusbaumer-graphistes Sàrl

Rue des Granges 5, 2800 Delémont

032 422 38 32

graphistes@nusbaumer.ch

www.nusbaumer.ch

Notre équipe

Le chef

Colin Nusbaumer

Les rédactrices

Pimprenelle et Misti

Les fondateurs

Teddy Nusbaumer et Jean-Louis Rais

Toute reproduction, même partielle, d'un article ou d'une image présents sur notre site internet ou dans l'édition papier est interdite sans l'accord de l'éditeur