Vincent Friedli

Archéologue et humble serviteur de l’Histoire jurassienne

Vincent Friedli

Fils d’une mère delémontaine et d’un père bruntrutain, Vincent Friedli est né en 1963 à Delémont. Dès sa naissance, il hérite des aspirations passionnées de ses parents pour la Question jurassienne et sa vie gravitera autour de cette forte appartenance à la terre jurassienne. Dès son jeune âge, il a suivi son père dans les manifestations liées au combat politique, les fêtes du peuple, etc. Domicilié à Courrendlin puis à Bassecourt, il part ensuite pour Neuchâtel et Lausanne afin d’étudier l’archéologie, l’histoire et l’histoire de l’art. Au terme de ses études, il sillonne le monde durant quelques années. Il revient à Delémont, se marie et a une fille.

Son plaisir – la photographie

Pour financer en partie ses études, il s’initie à la photographie. À titre privé d’abord, et ensuite pour Le Démocrate ; c’est « la doublure » de Roger Meier. Cette aubaine lui a permis de renforcer ses liens avec le Jura.

Ses liens avec le Château de Soyhières

Depuis 1920, son grand-père (Werner Steiner) et huit compagnons ont fondé la Société des Amis du Château de Soyhières (SACS) et ils en sont propriétaires. À partir de la ruine, ils ont débuté d’ambitieux travaux et ont entretenu cette forteresse qui, autrefois, surveillait les voies de communication. M. Friedli a passé son enfance dans ce lieu mythique, lequel fait partie du patrimoine culturel et touristique du canton. Il en a été le président de 2004 à 2019. En 2020 le château a célébré ses 100 ans, mais la cérémonie est tombée à l’eau, Covid oblige.

Son premier métier – l’archéologie

Lors de la construction de la Transjuranne, M. Friedli exerce son métier d’archéologue afin de protéger, retoucher et préserver ce capital archéologique et paléontologique d’importance. En 2019 l’autoroute est terminée et la directrice du Musée jurassien d’art et d’histoire à Delémont, Nathalie Fleury, lui propose de rejoindre l’équipe en tant que collaborateur scientifique. Depuis lors il « s’éclate » en pratiquant de nombreuses activités au Musée.

Une exquise passion pour le Musée jurassien d’art et d’histoire

Depuis 40 ans, il est très impliqué au Musée, pour y avoir fait des expertises mais aussi parce qu’il est un des membres du Bureau du Conseil de fondation. Il a pu observer la mutation de cette institution traditionnelle vers un développement dynamique et ouvert d’esprit. Vincent Friedli est multitâche. Il fait appel à son expérience d’archéologue de 30 années, qu’il utilise pour connecter les objets et les gens, en effectuant, par exemple, l’analyse d’objets, la préparation d’exposition et de photos, l’inventaire, etc. Il touche au Passé, au Présent et au Futur de l’identité du Jura, aux traditions populaires, à ce territoire qui lui tient tant à cœur.

Quelques-unes de ses activités liées à une exposition à venir au Musée

Le fond Enard1

La dynastie Enard se compose de cinq générations de photographes. Des années 1870 à 2019, un descendant de la famille Enard a toujours exercé le métier de photographe à Delémont.

Les travaux photographiques de cette famille sont emblématiques de l’histoire de la photographie et de celle de la région jurassienne. Ils témoignent de la vie quotidienne, de l’évolution du paysage et de l’histoire politique et économique. Même les grandes entreprises régionales commandaient des photos commerciales à la famille Enard pour leurs catalogues de produits ou pour la métallurgie, l’horlogerie, etc.

Le Musée a racheté le fond Enard. Cette collection est constituée d’archives photographiques des années 1930 jusqu’aux années 2015, soit entre 200’000 et 300’000 phototypes (négatifs sur verre, négatifs souples noir-blanc ou couleur, diapositives). Elle comporte des archives familiales, parmi lesquelles des tirages et des albums ainsi qu’un fonds important d’appareils et de matériels photographiques, du 19e au 21e siècle.

Vu le nombre considérable de photos, il est impossible de tout répertorier. M. Friedli a procédé à un sondage et a choisi certains thèmes, dont la Question jurassienne, le carnaval et l’école, et y associe les photos qui s’y rattachent. Il en a retenu 5000. À l’aide d’une loupe, il les scrute et les répertorie avant de les faire numériser par Memoriav.

Ce travail est méticuleux et intéressant, aussi bien au niveau journalistique que documentaire. Il y a des photos de 1930 de Delémont ou des cartes postales, par exemple, qui racontent ce qui n’existe plus. L’entier de son travail sera mis en valeur lors d’une exposition à venir et lors de la publication d’un livre.

1 texte extrait du site du Memoriav

 

Le fer

Son grand-père Werner Steiner était ingénieur et dirigeait l’exploitation des mines de Delémont. Celui-ci a récolté de nombreux clichés faits par les deux premières générations Enard. Vincent Friedli a travaillé sur la partie dédiée au fer de l’exposition permanente du Musée.

Il faut savoir que l’exploitation du fer est immémorielle dans le Jura. Particulièrement intense dès 1830, elle cessera pourtant en 1945. On observe, par exemple, la naissance des deux sites industriels à l’est de la ville avec les divers quartiers résidentiels et leurs habitations ouvrières, pavillonnaires ou collectives dans les quartiers de la gare ; la dominance de la langue allemande ; l’importance du chemin de fer et de Von Roll. M. Friedli va également participer au concept d’exposition de la Tête du puits de mine des Rondez à Delémont, qui est le seul vestige existant de l’exploitation du minerai de fer dans le Jura.

Les soirées découvertes

Les soirées découvertes seront programmées ultérieurement sur la base de diapos commentées au public en fonction du thème retenu.

Avec tant de projets stimulants, Vincent Friedli aime travailler dans ce lieu chargé d’histoire et s’investir dans cette activité créative afin de transmettre sa passion aux visiteurs du Musée. Comme nul autre, cet archéologue et humble serviteur de l’Histoire jurassienne a l’art de vous faire revivre les évènements du temps jadis. Faites un saut au Musée et plongez-vous au cœur de votre patrimoine culturel. Ça en vaut vraiment le détour !

Pimprenelle
septembre 2021

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